Le Figaro Madame
Edition web et papier du 8 novembre 2020
“Amela du Bessey en sait quelque chose. Autrefois cadre dans la grande distribution, cette figure du secteur a tout quitté à 40 ans pour fonder Bien élevées, en 2017, avec ses trois sœurs. Soit cinq terrasses parisiennes – deux autres doivent bientôt ouvrir en province – sur lesquelles la fratrie cultive du safran. Les chefs sont séduits, Ladurée crée une ligne de macarons au safran de Paris, et les riverains se pressent aux visites et ateliers payants. C’est bien, mais pas encore assez : Amela du Bessey, la seule de sa famille à se consacrer à temps plein à l’agriculture, ne se verse toujours pas de salaire et vit grâce à l’assurance chômage. «Avec quatre enfants, j’ai pris des risques, parfois vertigineux, explique-t-elle, campée cheveux au vent sur le toit du lycée Guillaume-Tirel, près de la tour Montparnasse, où les fines fleurs bleues au pistil rouge écloront à la Toussaint. Mais je n’ai aucun regret. Parce que tout indique que nous allons réussir.» “